Retour sur le Festival AlimenTERRE

Le festival AlimenTERRE est devenu un évènement incontournable sur l’alimentation durable et solidaire. Organisé chaque année du 15 octobre au 30 novembre autour une sélection de films documentaires, il amène les citoyens à s’informer et comprendre les enjeux agricoles et alimentaires en France et dans le monde, afin qu’ils participent à la co-construction de systèmes alimentaires durables et solidaires et au droit à l’alimentation.

Cette année, l’ADAR-Civam, en appui à plusieurs associations (Échanges et Amitié-Tous citoyens du monde, Re-Source..) sur la bassin de vie de La Châtre, mais également en partenariat avec les acteurs mobilisés sur la Communauté de Communes Eguzon Argenton, dans la cadre du Programme Alimentaire de Territoire (PAT) a organisé 4 projections tout public et 2  projections scolaires (au collège et du Lycée de La Châtre).  L’ADAR-Civam a également participé à une projection organisée par le Lycée agricole Naturapolis.

583 personnes (246  citoyens et 337 élèves) ont ainsi pu échanger et faire évoluer leurs points de vue lors des projections débats, en enrichissant leur compréhension de la complexité  des enjeux rencontrés par l’agriculture, le milieu rural, mais aussi l’importance  que chacun à son niveau adapte ses pratiques face au dérèglement climatique et la chute de  la biodiversité. Les méthodes de production et les choix des consommateurs ont bien sur été évoqués pour encourager une agriculture durable sur les territoires et   rémunératrice pour les femmes et les hommes qui la pratiquent.

Quelques paroles d’intervenant-e-s, recueillies durant ces échanges :

Aline Lorilloux (ferme des deux parrains à Jeu les Bois) :

« J’ai fait d’autres métiers, mais pour rien au monde je ne reviendrai sur le choix de m’être installée. Je vis au rythme des saisons je m’adapte à celui de mes chèvres (pas l’inverse). Il est important de respecter la saisonnalité des produits alimentaire ».

Jessica Dupuis (ferme pédagogique, GAEC de La Chaume au Gendre à Buxières d’Aillac) :

« On peut produire et transformer avec des moyens techniques assez simples », affirmation suivie d’explications sur les étapes de fabrication du beurre, auprès des élèves de 6ème du collège G. Sand.

Benjamin Fauduet (polyculteur éleveur en Gaec à Celon) :

« Les anciens avaient un travail physiquement pénible. De ce point de vue, c’est plus facile pour nous aujourd’hui,  mais on doit gérer une grosse pression psychologique. Je suis la 7ème génération sur cette ferme. Je souhaite donc aussi pouvoir transmettre, mais c’est difficile dans le contexte actuel. L’accès au foncier est crucial si on veut encore avoir des agriculteurs sur notre territoire à l’avenir. Mais c’est de plus en plus dur pour les jeunes d’investir les montants demandés pour les fermes d’élevage. Il faut essayer de nouvelles choses. Dans notre secteur, il y a des expériences réussies, comme la ferme de Chantôme reprise par un collectif ».

Michel Moreau (agriculteur retraité à Lacs) :

Sur les évolutions (incohérentes à posteriori des politiques agricoles) : « Par le passé, on a donné de l’argent aux agriculteurs pour arracher les haies, aujourd’hui on leur en donne pour les replanter ».

Frédéric Gilet (polyculteur éleveur à Chaillac):

« On a besoin de l’élevage pour entretenir notre paysage. Les deux vont ensemble ».

Denis Jambut (polyculteur éleveur à Pouligny Notre Dame) :

« J’ai utilisé différents leviers sur ma ferme face au changement climatique, mais surtout dans une démarche de cohérence : passage en bio, mélanges pour une alimentation équilibrée du bétail, intégration de la luzerne dans les semis (moins fragile face à la sécheresse), utilisation de matériel en CUMA, etc ».

« Pour changer nos pratiques face au dérèglement climatique, il faut pouvoir dépasser les schémas éducatifs et culturels. Pour cela, il est nécessaire d’échanger pour faire évoluer les points de vue ».