Pour des
campagnes
vivantes

Les questions de genre…en réseau !

Les CIVAM interrogent leurs représentations et prennent en compte les évolutions de la question du genre en milieu rural

Le réseau des CIVAM a connu de nombreuses évolutions tant dans son organisation que dans sa vision du monde agricole. Précurseur sur la question de l’agriculture durable, il est également intimement lié aux évolutions sociétales et du monde agricole. La place accordée aux femmes dans les discours et les pratiques du réseau en est une illustration !

2 rencontres nationales CIVAM sur le sujet
15 Groupes CIVAM dynamiques sur la thématique

Histoire de genre… dans les CIVAM

La place accordée aux femmes dans les discours et les pratiques du réseau est une illustration des évolutions du réseau. En 1960, le réseau CIVAM organise le 1er concours national de la bonne ménagère rurale, sous le patronage de la ligue de l’enseignement. Les prix ? Des appareils électroménagers…

Vingt ans plus tard, « Evolution agricole » le magazine porté par les CIVAM fait sa une sur la question du statut des ‘’femmes d’agriculteurs’’. « 1 200 000 épouses à la recherche d’un statut professionnel », titre le premier article, avant de développer : « il est temps que ce métier d’agricultrice, où les tâches domestiques et rurales sont entièrement mêlées, avec des journées de 15h et des semaines de 7 jours, où les congés sont rares, soit pris en compte à la fois dans les mentalités et dans les dispositions législatives ».

Le réseau a alors une commission de travail active, qui revendique aux côtés d’autres acteurs l’évolution des statuts agricoles. La création des EARL en 1985, du statut de conjoint collaborateur en 1999, du GAEC entre époux en 2010 contribuent à faire diminuer le travail invisible et à garantir des droit sociaux aux agricultrices.

Une dynamique foisonnante…

Depuis le combat autour des statuts agricoles il n’y a plus eu au sein des Civam de travail national et coordonné portant sur la place des femmes dans le monde agricole et rural pendant quelques années. Néanmoins Réseau CIVAM et les différents groupes sont amenés à aborder la question de manière sectorielle, ou en réponse à des demandes d’accompagnement. Actuellement dans le réseau cela donne lieu à un foisonnement d’actions très variées d’une quinzaine de groupes locaux sur des thématiques variées :

  • Questionnements individuels de femmes sur leur place dans la ferme, mis en lumière dans un cadre collectif (échanges de pratiques en groupe non-mixte)
  • Accompagnements spécifiques à la création d’activités avec un axe genre
  • Formations techniques « métier » non mixtes
  • Valorisation des parcours féminins / sensibilisation sur la situation des femmes en agriculture auprès du grand public et/ou des publics agricoles
  • Recherche action : quels rôles des femmes dans un changement de système de production? Dans l’organisation du travail sur la ferme ?

En 2019, 150 à 200 femmes qui ont participé à une quinzaine de groupes femmes dans les différents CIVAM locaux répartis dans la France entière.

 

# Le genre : un véritable axe politique

“Les femmes, adhérentes des Civam, s’affirment à travers leurs parcours et leurs paroles, comme actrices originales, à parts égales et entières, des changements qui viennent. La question du genre est apparue dans notre champ d’action il y a quelque temps. Nous étions loin d’imaginer la vague qui monte aujourd’hui et la place qu’elle prendra dans nos travaux à l’avenir.”

Fabrice Bouin, président de Réseau Civam.

… Et en réseau !

D’un côté les femmes des groupes souhaitent se rencontrer, faire du lien et échanger. Plusieurs groupes qui travaillent en non mixité souffrent d’un manque de reconnaissance localement et attendent des rencontres nationales la mise en valeur de leurs actions locales.

Si les CIVAM mettent en œuvre des actions en réponses à des besoins exprimés localement, ils sont aussi en attente d’un cadre de réflexion plus vaste, permettant de mettre en perspective leurs actions avec des enjeux d’égalité homme-femme. Ils attendent du réseau qu’il structure une réflexion collective, pose des termes compris et acceptés par tous (doit-on parler de femme en agriculture ? de genre et agriculture ? d’activités féminines ?) ; en définitive, il s’agit de définir un socle commun…

Ainsi, ces groupes commencent à faire réseau à travers des journées de réflexion mixtes CIVAM. L’objectif : réfléchir de manière collective sur un thème lié au genre et mettre en perspective les pratiques d’accompagnement des groupes avec des travaux de recherche sur le genre.

Les rencontres nationales des CIVAM « femmes et milieu rural »

Les 1ères rencontres « Femmes et milieu rural.  » sur la thématique de la non-mixité : intérêts, réussites et limites ont lieu fin 2017.

Puis, les 4 octobre 2019 a lieu une 2ième rencontre en Loire-Atlantique sur le thème « quel équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle? ». Au programme : ateliers, échanges de pratiques, débats et intervention de Clémentine COMER, docteure en science politique, engagée sur les questions de genre et d’égalité professionnelle en agriculture ; suivis le lendemain d’une journée « femmes en ferme ».

D’autres rencontres sont programmées sur des thématiques diverses et variées : le parcours de la création d’activité au féminin, la rémunération du travail des femmes en agriculture, le rôle des femmes dans les transitions agro-écologiques…

Actes des rencontres 2019Compte rendu Femmes en Fermes