Pour des
campagnes
vivantes

Accompagner les territoires

Impulser et animer des thématiques transversales

Ancrés dans les territoires, les CIVAM ont pour ambition de développer une agriculture et des activités rurales cohérentes avec les demandes sociétales et les préoccupations environnementales. Forgées par la pratique et la transmission d’expériences de terrain, leurs actions ont pour objet de générer des changements économiques, sociaux et écologiques qui contribuent à la mutation des modèles agricoles, alimentaires et de la ruralité.

Ils agissent pour une agriculture économe et autonome, une alimentation relocalisée et au cœur des territoires et des politiques agricoles, l’accès pour tous à l’alimentation, l’accueil de nouvelles populations, l’installation agricole et l’appui aux dynamiques concertées de transition agro-écologique.

Construire la transition agro-écologique

# Approche globale et dialogue territorial

Les CIVAM, par nature, revendiquent une approche globale visant à décloisonner l’approche par secteur d’activité. Même s’ils acquièrent des connaissances et développent des compétences spécifiques sur des thématiques particulières, leur préoccupation consiste à les mettre au service du dialogue territorial. Ils sont ainsi reconnus par les collectivités pour leur accompagnement à la création d’activités, particulièrement en circuits courts, mais aussi pour la sensibilisation à la durabilité (opération « De Ferme en Ferme », accueil social, éducatif, pédagogique ou touristique, diagnostics de durabilité…) et la préservation des ressources naturelles. En partant d’une question concrète, les CIVAM mettent en œuvre leur accompagnement du changement où il s’agit d’aborder progressivement la globalité des questions alimentaires et agricoles d’un territoire. Ils mobilisent d’une part des outils et méthodes d’animation au service des acteurs partie prenante et d’enjeux spécifiques repérés, et d’autre part des références capitalisées à partir de pratiques mises en œuvre sur le terrain.

Modes d’intervention des CIVAM

Les CIVAM se donnent pour objectif premier d’accompagner des personnes (physiques et morales) dans le changement, pour leur permettre de faire leurs choix de façon la plus autonome possible. Leurs modes d’action sont :

  • la formation des agriculteurs, des scolaires et de tous les ruraux
  • l’appui technique et l’accompagnement des agriculteurs et des entrepreneurs ruraux
  • l’organisation de manifestations grand public
  • la capitalisation et la diffusion d’expériences et de multiples travaux
  • l’élaboration de plaidoyers issus de l’expérience de terrain.

Dans les territoires, les CIVAM interviennent en tant que groupes, avec des bénévoles, des administrateurs et des salariés aux postures d’accompagnateurs, de formateurs de groupes de paysans et de ruraux… et d’animateurs territoriaux.

Les CIVAM cherchent à faire cheminer la réflexion des individus et des groupes, toujours dans un cadre collectif et souvent en partenariat avec d’autres acteurs du territoire. Au fil des ans, ils ont formalisé un apprentissage par l’éducation entre pairs dans une perspective d’émancipation des personnes. Dans ce cadre, le savoir et les moyens d’action du groupe sont mis en commun ; le savoir savant – entendu comme une réalité complexe liée à des activités et des enjeux scientifiques – est dispensé pour être discuté, transformé en actions collectives, puis approprié individuellement.

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Des actions au service des acteurs du territoire

Les CIVAM portent dans leurs spécificités, le fait de faire émerger et d’accompagner des initiatives et des actions s’appuyant sur la satisfaction des besoins des acteurs concernés, la valorisation des ressources locales et une agriculture durable. Cette approche ascendante se distingue de celle, plus conventionnelle, des acteurs du conseil, en plaçant les acteurs partie prenante comme véritables moteurs du processus d’apprentissage et de construction de solutions.

Attaché à l’éducation populaire, le réseau des CIVAM se nourrit de la diversité des configurations locales et régionales. Les échanges réguliers au sein du réseau permettent de  questionner les pratiques et d’apporter des éclairages au regard de besoins identifiés.

Les collectivités peuvent trouver dans les CIVAM des ressources inspirantes comme des retours d’expériences, une prise de recul nourrie par des partenariats avec l’enseignement et la recherche, mais aussi des contributeurs constructifs pour qui les relations de collaboration doivent être fondées sur les valeurs de respect, d’écoute et la convivialité.

Coopérer entre associations et collectivités

Les collectivités se réapproprient progressivement les problématiques agricoles et alimentaires, en particulier sous l’influence du développement de l’intercommunalité, de leurs compétences et du renforcement des politiques régionales. Projets alimentaires territoriaux, systèmes alimentaires territorialisés, approvisionnement de la restauration scolaire, création d’activité, préservation des ressources en eau, prévention des risques d’inondation… de plus en plus de collectivités s’intéressent à ces sujets.

Les dernières réformes territoriales modifient le paysage institutionnel local. La place que prennent les nouvelles Régions est prépondérante : compétences économiques renforcées, établissement de schémas directeurs, autorité de gestion du Fonds européen agricole pour le développement rural. Les intercommunalités deviennent des acteurs de proximité pour le développement économique (services aux entreprises et à leurs salariés, tourisme, animation de collectifs d’acteurs), la gestion et préservation des ressources (compétence « Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations » depuis janvier 2018), la réduction des impacts sur le climat (mise en place de Plans Climat Air Energie Territoriaux)…

Face à ces nouveaux enjeux, les CIVAM de par leur ancrage territorial et leur savoir-faire méthodologique sont en mesure d’apporter leurs compétences et leurs ressources pour co-construire et animer une dynamique collective.

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Coopérer pour préserver les ressources

Qu’il s’agisse de la protection de l’eau, de la gestion de zones écologiquement sensibles (trames vertes et bleues, captage d’eau potable, Natura 2000…) ou de la préservation des terres agricoles, nombre de préoccupations des collectivités sont susceptibles de mobiliser les compétences des associations de développement agricole et rurale (CIVAM, Terre de Liens, Gab…).

En matière de climat, les demandes sociétales (limite du réchauffement climatique, lutte contre les îlots de chaleur…) et les obligations légales (élaboration de Plans climat-air-énergie territoriaux) se structurent. L’économie circulaire est aussi un levier de la transition écologique sur lequel les associations agricoles ont de la ressource (valorisation du bois de haie, compostages, coopération avec les artisans alimentaires pour la relocalisation des productions…).

Des activités agricoles de proximité, c’est la possibilité de retrouver des paysages vivants et de l’attractivité à une époque où les ceintures maraîchères des grandes villes ont quasiment disparues et où on réalise l’impact des transports de longue distance sur le réchauffement climatique.

Coopérer pour relocaliser l’alimentation et l’agriculture

Le travail des associations en matière de développement économique est méconnu. Pourtant, elles produisent, souvent dans des projets impliquant de multiples partenaires, des outils concrets notamment à destination des collectivités. C’est par exemple le cas pour l’accompagnement à la création de magasins de producteurs avec le guide MAGPRO (www.magasindeproducteurs.org).

Dans les zones rurales dévitalisées (ou qui ne perçoivent pas leur vitalité), les associations ont une capacité recherchée : la mobilisation conjointe d’entreprises, de citoyens et de collectivités autour de l’accueil de nouvelles populations créatrices d’entreprises à forte valeur humaine et écologique.

Des associations du réseau des CIVAM proposent, outre des méthodes d’animation territoriale pour faire émerger des projets, des accompagnements sur mesure. Accueillir des entrepreneurs, c’est aussi faciliter l’arrivée d’autres nouveaux habitants en maintenant des services, des écoles, des productions alimentaires de proximité…

À disposition des collectivités, il existe également des outils d’évaluation de l’impact économique des activités, disponibles auprès des groupes CIVAM travaillant sur l’Observatoire technico-économique de l’agriculture durable et sur les magasins de producteurs. La commission « Transmission, créations d’activités et dynamiques de territoire » de Réseau CIVAM propose aussi des repères sur l’utilité sociale des installations agri-rurales accompagnées dans le réseau.

Coopérer parce que tout le monde doit pouvoir choisir ce qu’il mange

Lutte contre la précarité alimentation, manger bio et local à la cantine, prévention des risques sanitaires, relations sociales avec les agriculteurs de proximité… Les CIVAM explorent –notamment au sein de la commission “Alimentation durable et solidaire” – les problématiques liées à l’alimentation et à son accès.

Ce sont des préoccupations et sujets de mobilisation majeurs, en ce qu’ils touchent à l’intimité de tout un chacun. De 2016 à 2019, Réseau CIVAM a par exemple animé le projet Accessible qui a réuni des acteurs du développement agricole, du travail social, de la recherche et de la formation autour d’un enjeu démocratique fondamental : le droit à l’alimentation. Poursuivant ces réflexions, Réseau Civam a participé entre 2021 et 2023, et en partenariat avec des associations de solidarité, à l’expérimentation Territoires à Vivres afin de construire de nouvelles coopérations territoriales en faveur de filières alimentaires solidaires et démocratiques.

Considérant que chacun, en France, doit pouvoir accéder durablement à une alimentation choisie et digne et que l’aide alimentaire doit être réservée aux situations d’urgence, Réseau Civam poursuit ses actions sur le droit à l’alimentation et la démocratie alimentaire.

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