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L’autonomie en protéine

Questionner l’autonomie protéines des systèmes d’élevage

Outre la dépendance des élevages aux protéines importées, l’autonomie en protéines interroge également les impacts sociaux, économiques et environnementaux dans les pays exportateurs. Les systèmes herbagers et l’agriculture durable recherche à réduire les charges et répond aux objectifs d’autonomie grâce à des conduites économes.

3 M ha importés chaque année pour les élevage français
4500L Lait par vache moyen permis par les seules protéines présentes sur la ferme

Une question déjà ancienne

Depuis les années 2000, les éleveurs des groupes CIVAM questionnent leurs systèmes par rapport à l’autonomie en protéine. Les enjeux des algues vertes en Bretagne, du front pionnier du soja en Amazonie, ou plus récemment des grandes structures agricoles d’Europe de l’Est posent question. En témoigne le cahier technique Cultiver son Autonomie en protéines (2006).

Pour les éleveurs herbagers des groupes CIVAM, l’autonomie en protéines se réalise en premier lieu en favorisant le pâturage et en se fixant des objectifs de production au regard des ressources de leur ferme : la protéine est dans le pré !

Les chiffres nationaux sur l’autonomie en protéines

De multiples travaux ont permis de démontrer que les systèmes pâturant étaient structurellement autonome en protéines. Le dernier en date issu du métaprogramme SOS Protein financé par l’Europe, les Régions Bretagne et Pays de Loire, a permis d’actualiser les données sur la dépendance en protéines de la ferme France :

  • L’équivalent de la ¾ de la SAU des régions Bretagne et Pays de Loire qui est importée chaque année pour satisfaire aux besoins en protéines des élevages Français.

Dans les pays exportateurs, la culture de plantes à protéines (majoritairement soja et tournesol) se développe souvent dans des structures agricoles patronales au détriment de l’agriculture familiale. En outre ces cultures nécessitent des traitements qui ne sont jamais pris en compte dans la pression polluante des fermes françaises.

  • Quelle que soit la taille de la ferme et les type de vaches, le lait permis par les protéines présentes sur la ferme est de 4000 à 5000L de lait par vache (c’est la notion de lait autonome).

De nouveaux indicateurs pour comprendre son autonomie

# L’autonomie protéique (en %), qui exprime la part des besoins en protéines couverts par les fourrages et les concentrés valorisés sur l’exploitation,

# Le lait autonome (en litre lait/VL présente/an) exprime le lait produit par vache et par an, et permis par les protéines produites et valorisées sur l’exploitation

# La surface mobilisée pour produire 100000 litres (ha/100000l) correspond à la surface nécessaire (dans et hors l’exploitation) pour produire les fourrages et les concentrés nécessaires pour produire 100 000l de lait. Elle peut donc inclure des hectares du voisin (achat de féverolle), de Beauce (achat de tourteaux de colza français) ou au Brésil (achat de tourteaux de soja).

Un réseau de fermes suivies par filières dans le cadre du projet Terunic (SOS Protein)

Dans l’optique de mieux comprendre les implications d’une démarche d’autonomie en protéines, un suivi de ferme a été mené pendant trois ans par les partenaires du projet Terunic (Chambre d’Agriculture, Conseil en élevage, Réseau CIVAM, GAB44). Il concernait 75 exploitations herbivores (bovin et caprin lait, bovin et ovin viande) et 20 élevages porcins des 2 régions Bretagne et Pays de la Loire.

Des fiches par filières et par ferme sont consultables:

Devautop : Un outil pour diagnostiquer et sensibiliser à l’autonomie en protéines

Les partenaires du projet ont développé un outil de diagnostic de l’autonomie en protéines qui permet d’avoir une idée rapide de son autonomie et des impacts de sa dépendance. Il permet également de simuler des changements techniques à la marge de son système et à isoproduction.

Il permet de déterminer son autonomie en protéine (en MAT: matière azotée totale) en faisant la différence entre :

  • Les besoins en protéines, mesurés par l’inventaire des animaux, leurs productions et des références d’ingestion de MAT selon leur niveau de production.
  • Et les achats de MAT via les concentrés et les fourrages achetés. On distingue ici les achats en région, en France hors région et hors France.

Le diagnostic (accompagnée d’une valise pédagogique sur la thématique de l’autonomie en protéines) est diffusé après des sessions de formations courtes de 2h régulières et à distance.