Pour des
campagnes
vivantes

Pourquoi la recherche action Accessible ?

L’agriculture doit aujourd’hui faire converger performance économique, préservation de l’environnement et santé publique. La Loi d’Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt (loi n° 2014-1170 du 13 octobre 2014) rappelle l’ambition de la politique nationale de l’alimentation : faciliter l’accès de tous à une alimentation sûre, diversifiée, en quantité suffisante, de bonne qualité gustative et nutritionnelle, produite dans des conditions durables.

Constat de départ

L’aide alimentaire est devenue une réponse structurelle aux problèmes d’accès à l’alimentation. Elle apparaît cependant de plus en plus controversée. De nombreuses associations observent les limites de ce système de redistribution alimentaire. Selon ATD Quart Monde, des tensions très fortes se cristallisent autour des dispositifs d’aide alimentaire, tant autour de la qualité et de la diversité des produits proposés que par l’aspect stigmatisant du don alimentaire.

Face à la pérennisation de ce qui ne devait être qu’une aide d’urgence, les paysans du réseau des CIVAM s’interrogent : pourquoi le système agricole et alimentaire ne parvient-il pas à nourrir durablement tout le monde ? Quel rôle les acteurs agricoles ont-ils à jouer pour répondre à l’enjeu de l’accès de tous à une alimentation de qualité et durable ?

Pour répondre à ces questions, le réseau des CIVAM s’est associé à des partenaires du secteur social, de la recherche et de la formation, autour d’un projet de recherche-action de trois ans et demi (2016- 2019) : Accessible.

Réseau CIVAM et l’accès à l’alimentation : émergence d’une question devenue centrale

C’est de la convergence de plusieurs chantiers historiques des CIVAM qu’a pu naître la réflexion sur l’accès à l’alimentation. Elle est en effet une suite logique des travaux sur la durabilité agricole, dès lors que l’on met en évidence le rôle de l’aide alimentaire dans la gestion des surplus de l’industrie agro-alimentaire.

Elle est également une évidence pour les producteurs ayant développé la vente directe et constatant bien souvent l’homogénéité sociologique des consommateurs de leurs circuits. Enfin, rendue possible par les activités d’accueil social à la ferme, la rencontre avec le secteur de la précarité a fait émerger de nombreuses questions, car cette précarité n’épargne pas non plus les agriculteurs.

Comment se peut-il qu’un système de production nourrisse mal un nombre croissant de ses consommateurs et ne permette pas de vivre à une partie de ses producteurs ? Dès 2012, Réseau CIVAM interpelle le ministère de l’agriculture quant au rôle des agriculteurs dans la rénovation de l’aide alimentaire. En 2014, nous reformulons notre demande : la question de l’accès de tous à une alimentation de qualité et durable est désormais posée. En 2016 démarre le projet de  recherche-action Accessible.

Chiffres en France

En 2016

  • 8,8 millions de personnes vivaient en-dessous du seuil de pauvreté
  • 5,5 millions de personnes ont eu recours à l’aide alimentaire
  • En 2016, près de 30 % des agriculteurs gagnaient moins de 350 € par mois

En 2017, l’aide alimentaire représentait 1,5 milliard d’Euros (dont 1/3 de financements publics, 1/3 de financements privés et 1/3 correspondant à la valorisation du bénévolat).

Enjeux

 

  • Une aide alimentaire stigmatisante : répondre à l’enjeu démocratique.
  • Une agriculture surproductrice qui ne parvient pas à faire vivre tous ses producteurs : questionner la durabilité de l’agriculture.
  • Une méconnaissance réciproque des conditions de la production et la consommation : recréer du lien avec tous les consommateurs.