Pour des
campagnes
vivantes

Collectifs en non mixité

Accompagnements des CIVAM en non mixité : formations, créations d’activité, groupes d’échanges, etc.

Plusieurs groupes de femmes en non mixité choisie ont émergé dans le réseau et témoignent de l’utilité d’un tel dispositif. Accompagnement à la création d’entreprise en milieu rural, formations en non mixité, groupes d’échanges, etc. : leurs objectifs peuvent être multiples.

12 groupes non-mixtes dans le réseau des CIVAM

Pourquoi des groupes non-mixtes ?

Plusieurs groupes Civam se sont rencontrés en 2017 pour discuter de la question de la non mixité. Les participant.es se sont accordé.es sur l’utilité des espaces non mixtes pour libérer la parole, renforcer la confiance en elles et l’autonomie des participantes, sortir de l’isolement, gagner en visibilité et trouver des outils pour mieux vivre leurs situations.

Quelques points de réserve ont également émergé, et notamment la crainte de générer des divisions et des incompréhensions. Comment faire pour éviter le cloisonnement ? Comment partage-t-on avec l’extérieur ce qui s’est dit dans des espaces non mixtes ? Mettre en place ce type de collectif n’est donc pas anodin et il est nécessaire d’expliquer la démarche !

La non-mixité est un moyen et non une fin et doit s’inscrire dans un processus plus large d’inclusion et de contribution aux questions de transformation sociale. A commencer par le questionnement de la place des femmes dans les conseils d’administration des CIVAM, encore majoritairement masculins…

# Témoignage : “Au début, ça nous a questionnés”

Quand des adhérentes ont souhaité fin 2013 monter un groupe de femmes, cela a suscité des questionnements dans le CA. A l’époque, on ne parlait pas de genre comme depuis 2/3 ans. On s’est demandé si ça allait vraiment intéresser d’autres agricultrices. Et pourquoi pas un groupe d’hommes aussi ? Ça nous a questionnés et nous avons craint que ça divise dans les fermes et dans les couples. Cinq ans après, c’est un collectif très dynamique qui ne s’essouffle pas, au contraire. Ce groupe répond à des besoins et suscite des motivations. Elles traitent de thèmes importants qui sont aussi utiles aux hommes. Moi qui ai mal au dos depuis quelque temps, je me dis que plusieurs de leurs formations devraient être reproposées à tous et toutes.
Anthony Vaillant, éleveur à Couéron, Co-président du Civam Défis

… pour encourager l’entreprenariat féminin en milieu rural

Entreprendre en milieu rural, d’autant plus quand on est une femme, peut comporter des problématiques particulières. Parfois, le constat est fait que les femmes n’osent pas franchir le cap de l’installation (au sens large et dans tous domaines de compétences). De nombreux freins expliquent cette situation : isolement géographique et social (région très rurale), manque de confiance en elles, préjugés dans le monde de l’entrepreneuriat, difficultés économiques, méconnaissance des structures professionnelles, entre autres.

C’est pour répondre à ce besoin d’échanges, d’appuis et de réseaux que des CIVAM ont impulsé la création de groupes non mixtes.

Découvrez en plus sur différents groupes d’entrepreneuses dans notre réseau :

www.afipar.org
www.civam31.fr

… pour se former « techniquement » et échanger sur ses pratiques professionnelles

Suite à des demandes d’adhérentes, ou face au constat de l’absence de femmes dans les formations réputées plus « masculines » (mécanique, matériel et réparation, soudure, etc.), différents groupes CIVAM proposent des formations en non mixité sur des thèmes variés (conduite de tracteurs, élevage durable, conciliation famille/travail agricole…).

En effet, l’apprentissage de la conduite de tracteurs, des bases de la mécanique ou de la manipulation des outils ne font l’objet d’aucune obligation dans la formation initiale agricole ou lors du parcours à l’installation. L’initiation se fait de manière optionnelle au cours des stages, d’emplois ou sur l’exploitation familiale. Or les femmes sont souvent exclues de ces phases d’apprentissage, soit parce que cela ne leur est pas proposé, soit parce qu’elles n’osent pas. Et finalement, de nombreuses agricultrices salariées ou installées ne sont pas à l’aise dans ces activités traditionnellement plus masculines.

Ces formations permettent aux paysannes de pratiquer en dehors de toute situation à enjeu pour se familiariser, se réconcilier, prendre confiance… L’objectif : gagner en autonomie dans une atmosphère rassurante d’écoute et d’échanges. De quoi aborder sereinement les futures manœuvres !

Au-delà de l’entrée technique, ces formations mettent en avant l’importance d’échanger entres elles sur des sujets variés. Ces formations tiennent aussi lieu de groupes d’échanges informels.