Pour des
campagnes
vivantes

Observatoire des systèmes herbagers dans le Grand Ouest

Depuis 10 ans, les systèmes herbagers montrent leurs performances de durabilité et répondent aux enjeux societaux

Sur les 10 dernières années, les fermes laitières du Grand Ouest se sont agrandies. Elles produisent de plus en plus, sans pour autant améliorer leurs résultats. Avec moins de terres, d’animaux et d’investissement, les systèmes herbagers dégagent autant, si ce n’est plus de revenu, font vivre plus de monde sur les fermes et préservent l’environnement.

L’analyse des différences de résultats 2018 entre les systèmes herbagers du Grand Ouest et la moyenne des fermes laitières représentée par le RICA (Réseau d’Information Comptable Agricole) met en évidence une différence de stratégie économique : produire de la richesse pour rémunérer du travail ou capitaliser pour produire du volume. Ces stratégies ont des impacts déterminants sur le modèle d’agriculture que l’on souhaite développer pour répondre aux enjeux sociétaux.

+9,5K€ Revenu disponible par Actif
+ 5 Actifs agricoles/10Km2
+12% efficacité économique

Une stratégie économique créatrice de richesse et d’emplois

En 2018, la crise laitière est passée et les fermes représentées par le RICA reprennent une consommation poussée d’intrants dès que les prix le leur permettent. Les écarts de résultats avec les fermes herbagères se creusent à nouveau.

Avec 90 000 L de lait vendu en moins, une ferme herbagère non bio dégage en moyenne  24 102 € de Résultat Courant par actif, soit 9 600 € de plus que la moyenne RICA (+66%).

  • Au final, il y a 292 € de Résultat Social** en plus par hectare
  • et 5 actifs agricoles en plus pour 10 km2.

**Résultat social : il mesure le résultat permettant de : 1. Rémunérer tout le travail, exploitant et salarié (rémunérations et cotisations sociales) ; 2. Assurer la santé financière de l’exploitation (réduire l’endettement).

 

 

 

L’environnement et l’économie indissociables pour une performance globale

Les systèmes de production économes et autonomes dégagent plus de richesse en utilisant moins d’intrants*** et de moyens de production. L’analyse de leurs résultats montre ainsi que leur performance est globale : technique, économique, sociale et environnementale.

Prendre en compte l’environnement ne se fait pas au détriment de l’économie. Au contraire, plus le système mobilise l’environnement moins il a besoin d’intrants, plus il est efficace économiquement.

 

***Réduction des charges : 2,5 fois moins de concentrés pour nourrir les animaux, 66 € de coût alimentaire en moins aux 1000 L, et par hectare : 80 % d’économie d’engrais, 75 % d’économie de phytos et 167 € de coût de mécanisation en moins.

Les prairies pâturées d’association graminées légumineuses de longue durée, gage d’efficacité

Elles sont au cœur des interactions air/plante/sol/animal qui font l’efficacité des systèmes herbagers : fourrage équilibré sans concentrés, limitation des travaux, restitution de l’azote de l’air capté par les légumineuses et baisse des parasites et adventices dans les rotations culturales, etc. Elles sont aussi au cœur du stockage carbone des systèmes herbivores, et ce d’autant plus quand on les fait vieillir.

Face à l’agrandissement et à la hausse des chargements permise par l’importation d’aliments venant de territoires extérieurs, la réponse des systèmes herbagers est la maximisation du pâturage. Plus de pâturé, moins de mécanisé, et au final plus de revenu. Il faut donc installer des prairies et les faire vieillir.

Un nouveau regard sur le lien entre économie et environnement

L’étude complémentaire « L’environnement…ça paye ! » donne un éclairage sur la diversité biologique, les pollutions liées à l’azote, les phytos et les énergies fossiles, et les émissions de carbone en fonction des systèmes de production.

Elle propose aussi une réflexion sur les indicateurs utilisés pour évaluer ces résultats. Rapporter les impacts environnementaux à la rémunération du travail plutôt qu’à l’unité produite offre une autre lecture de la performance environnementale : un système herbager émet 5 fois moins de CO2 qu’un système basé sur le maïs pour rémunérer autant.

Des systèmes à développer par les politiques publiques pour répondre aux enjeux sociétaux

Au final, les systèmes herbagers produisent des produits de qualité pour les consommateurs·rices. Ils permettent de maintenir des campagnes vivantes, d’entretenir des paysages et de la biodiversité tout en limitant les pollutions environnementales. Ils apportent aussi une réponse adaptée pour lutter contre le réchauffement climatique.

Au contraire, la stratégie volume implique l’agrandissement de structures toujours plus difficiles à reprendre, de moins en moins d’actifs agricoles et des conduites techniques qui augmentent les pollutions environnementales.

L’Observatoire des systèmes herbagers montre ainsi qu’il existe d’autres voies en rupture avec les logiques d’intensification de l’élevage en bovins lait. Accompagner le développement des systèmes herbagers relève bien des politiques publiques agricoles et environnementales. A l’heure d’une prochaine réforme de la  PAC, c’est le moment d’impulser un véritable changement !

 

Voir l’étude

Retrouvez également les études des années précédentes : 

Articles

Les systèmes pâturants offrent une voie d’avenir aux fermes laitières et à leur transmission

L’analyse des différences de résultats 2019 entre les systèmes pâturants* des fermes CIVAM et la moyenne des fermes laitières du Grand Ouest représentée par le RICA (Réseau d’Information Comptable Agricole) met en évidence une différence de stratégie économique : produire de la richesse pour rémunérer du travail ou capitaliser pour produire du volume. Alors que 50 % des éleveurs et des éleveuses cesseront leur activité dans les 15 prochaines années, ces stratégies ont des impacts déterminants sur l’avenir des systèmes laitiers, la transition agro-écologique et le développement de campagnes vivantes.