Pour des
campagnes
vivantes

Produire du lait autrement, pour des fermes vivantes et robustes

Depuis plus de dix ans, le Réseau CIVAM publie son observatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers. L’édition 2025 vient confirmer, chiffres à l’appui, que les systèmes pâturants permettent aux éleveur·euses de maintenir des revenus stables tout en réduisant leurs impacts environnementaux.

Chaque année, les performances des fermes engagées en Agriculture Durable (AD) sont comparées à celles des exploitations laitières « conventionnelles » du Grand Ouest suivies par le RICA (Réseau d’Information Comptable Agricole). L’échantillon de 155 fermes CIVAM (dont 128 en bio) démontre une stratégie gagnante : miser sur la valeur ajoutée et l’autonomie plutôt que sur la course au volume.

Des résultats économiques plus robustes : produire mieux avec moins

La ferme moyenne RICA produit davantage de lait (612 237 L contre 415 466 L pour les fermes AD non bio), mais avec des charges élevées, notamment pour l’alimentation du troupeau (198 € pour 1 000 litres de lait, soit 88 € de plus que les fermes AD non bio), et des investissements lourds en matériel et bâtiments : c’est la « stratégie volume ».
À l’inverse, les fermes CIVAM dégagent en moyenne 8 000 € de revenu supplémentaire par associé, grâce à une meilleure maîtrise des charges et une valorisation plus efficace des ressources disponibles. Elles économisent en moyenne 145 000 € de charges totales (- 39 %) par rapport aux fermes RICA : c’est la « stratégie valeur ajoutée ».

Une agriculture durable pour un impact positif sur l’environnement

Avec plus de prairies et moins de maïs (- 22 ha) que leurs voisines, les fermes CIVAM consomment moins d’engrais azotés et moins de pesticides (- 202 €/ha par rapport aux fermes RICA) limitant les pollutions et les émissions. Les animaux pâturent au maximum, ce qui limite le recours aux aliments achetés en-dehors de la ferme, renforçant l’autonomie des systèmes.

Des fermes qui font vivre les territoires et se transmettent plus facilement

Les fermes CIVAM génèrent 259 € de revenu en plus par hectare et font travailler plus de personnes à surface équivalente, contribuant ainsi au maintien d’un tissu rural actif et vivant.
Avec moins d’investissements, moins d’emprunts, moins de surfaces, moins d’animaux et de matériels, les fermes CIVAM offrent un modèle attractif pour la transmission.

Zoom sur la monotraite : moins d’astreinte pour autant de revenu

Certaines fermes CIVAM pratiquent la monotraite pendant plus de 8 mois par an, sans diminuer le revenu par associé·e. Grâce à une meilleure qualité du lait et un pâturage encore plus développé, ces fermes affichent une rémunération horaire d’astreinte deux fois plus élevée. Un dossier complet sur cette pratique est à retrouver dans l’étude.

 

« Ce qu’il reste de l’élevage laitier hexagonal semble prendre le chemin d’une binarisation avec d’un côté, une majeure partie pour produire toujours plus de volumes sans (trop) se soucier de l’entropie induite et des conséquences préjudiciables sur la santé et ce à facteur humain identique ; et de l’autre une minorité tentant de mettre les priorités sur le respect des milieux et des cycles naturels. Vision réductrice et simpliste me direz-vous ! Sans doute, pourtant à écouter, à lire, à échanger, il semblerait que nous vivions un tournant et que nous soyons bien, pour certains, sur un effet cliquet où les paliers franchis des moyens de production soient difficilement réversibles et compatibles avec les obligations de « produire mieux avec moins » pour une meilleure santé ! Cet observatoire laisse toutefois matière à réflexion pour entrevoir que la voie de la tempérance ne soit pas si dénuée de sens… »
Mickaël Lepage, éleveur en Mayenne (53), et membre du Réseau CIVAM.

 

Retrouvez l’étude dans son intégralité

Téléchargez l’infographie et les chiffres-clefs

Télécharger le communiqué en PDF

 

A propos des CIVAM

Les CIVAM (Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural) sont des groupes d’agricultrices et agriculteurs et de ruraux qui travaillent de manière collective à la transition agro-écologique. Les CIVAM constituent un réseau de près de 130 associations, qui emploient 250 animateurs-accompagnateurs et qui œuvrent depuis 60 ans pour des campagnes vivantes. Ils agissent pour une agriculture plus économe et autonome, une alimentation relocalisée au cœur des territoires et des politiques agricoles, pour l’accueil de nouvelles populations et pour la préservation des ressources.

Contacts presse

Aurore Puel, coordinatrice communication : aurore.puel@civam.org – 06.41.03.31.35
Lucile Carriat, coordinatrice communication : lucile.carriat@civam.org – 06.41.88.31.81
Alexine Woiltock, coordinatrice systèmes pâturants & évaluation : alexine.woiltock@civam.org – 02.99.77.39.21

Articles similaires

Elevage de veaux en plein air sous vaches nourrices

En France, la viande de veau que l’on retrouve dans nos assiettes provient en grande majorité de la filière agro-industrielle hors-sol. Les éleveurs et éleveuses du réseau des Civam, attachés à une agriculture durable et à l’autonomie de décision sur leurs fermes, ont à coeur de montrer que d’autres modes d’élevages sont possibles : respectueux de l’environnement, du bien-être animal et viable économiquement. Pour une alimentation saine et durable, accessible à tous et toutes : récit d’une expérimentation !

Agriculture durable
Coopération avec les collectivités : des groupes de paysans-chercheurs impliqués pour la transition agroécologique et alimentaire 

Qualité et gestion de l’eau, préservation des ressources, approvisionnement de la restauration collective, relocalisation de l’alimentation, renouvellement des générations en agriculture… Les collectivités et organismes publics locaux se réapproprient progressivement les enjeux de la transition agricole. Pour les agriculteurs et agricultrices membres du réseau des Civam, ce sont de nouvelles occasions de partager leur expertise et de nouer des collaborations fructueuses avec les acteurs publics locaux pour une agriculture et une alimentation durables.

Paris, le 3 novembre 2025

Presse
Communiqué commun – Nomination de Annie Genevard au MASA : une urgence, le renouvellement des générations

En reconduisant Annie Genevard au ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Souveraineté Alimentaire, le Premier Ministre a privilégié la continuité. Une rupture est pourtant nécessaire pour préparer l’avenir de l’agriculture française. Dans le contexte actuel, la coalition Installons des paysans interpelle sur l’enjeu à renforcer l’ambition de renouvellement des générations agricoles à travers un engagement clair via le budget et en lançant une expérimentation ambitieuse de France Services Agriculture avant son entrée en vigueur en 2027.

Installation - Transmission
Presse
Lettre ouverte au premier ministre pour la publication de la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat

Lettre ouverte de 117 organisations à l’attention de Sébastien Lecornu : il est crucial de publier la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat afin de protéger la santé des Français

 

Paris, le 24/09/2025

Presse
Tribune commune – Loi Duplomb : la bataille continue

Le 8 septembre 2025

Alors que début septembre 2025 s’ouvre une séquence d’importantes mobilisations en France, et que la justice vient de rendre une décision historique ordonnant à l’Etat de revoir ses procédures d’autorisation des pesticides, les attentes des millions de citoyen·nes qui ont signé la pétition contre la Loi Duplomb ne peuvent être balayées d’un revers de main. Le déni de démocratie et des enjeux réels pour le futur de notre agriculture et de notre alimentation sont inacceptables et contribuent à la colère qui gronde dans le pays.

Presse
Loi Duplomb : Réseau Civam et une dizaine d’associations déposent une contribution commune devant le Conseil constitutionnel

Le 24 juillet 2025

Loi Duplomb : Réseau CIVAM, Générations Futures, Notre Affaire à Tous, POLLINIS, la Ligue des Droits de l’Homme, Terre de Liens, CIWF France, le CCFD-Terre Solidaire, Greenpeace France, la Fondation pour la Nature et l’Homme, la Fondation 30 Millions d’Amis et Biodiversité sous nos pieds déposent une contribution commune devant le Conseil constitutionnel.

Alors que la mobilisation citoyenne contre la loi Duplomb atteint une ampleur inédite — la pétition a déjà recueilli près de deux millions de signatures en un temps record (lien ci-dessous) —, les associations décident de multiplier les efforts en déposant une contribution auprès du Conseil constitutionnel pour soutenir les saisines des parlementaires et faire censurer plus de la moitié de la loi.

Presse