Des résultats économiques plus robustes : produire mieux avec moins
La ferme moyenne RICA produit davantage de lait (612 237 L contre 415 466 L pour les fermes AD non bio), mais avec des charges élevées, notamment pour l’alimentation du troupeau (198 € pour 1 000 litres de lait, soit 88 € de plus que les fermes AD non bio), et des investissements lourds en matériel et bâtiments : c’est la « stratégie volume ».
À l’inverse, les fermes CIVAM dégagent en moyenne 8 000 € de revenu supplémentaire par associé, grâce à une meilleure maîtrise des charges et une valorisation plus efficace des ressources disponibles. Elles économisent en moyenne 145 000 € de charges totales (- 39 %) par rapport aux fermes RICA : c’est la « stratégie valeur ajoutée ».
Une agriculture durable pour un impact positif sur l’environnement
Avec plus de prairies et moins de maïs (- 22 ha) que leurs voisines, les fermes CIVAM consomment moins d’engrais azotés et moins de pesticides (- 202 €/ha par rapport aux fermes RICA) limitant les pollutions et les émissions. Les animaux pâturent au maximum, ce qui limite le recours aux aliments achetés en-dehors de la ferme, renforçant l’autonomie des systèmes.
Des fermes qui font vivre les territoires et se transmettent plus facilement
Les fermes CIVAM génèrent 259 € de revenu en plus par hectare et font travailler plus de personnes à surface équivalente, contribuant ainsi au maintien d’un tissu rural actif et vivant.
Avec moins d’investissements, moins d’emprunts, moins de surfaces, moins d’animaux et de matériels, les fermes CIVAM offrent un modèle attractif pour la transmission.
Zoom sur la monotraite : moins d’astreinte pour autant de revenu
Certaines fermes CIVAM pratiquent la monotraite pendant plus de 8 mois par an, sans diminuer le revenu par associé·e. Grâce à une meilleure qualité du lait et un pâturage encore plus développé, ces fermes affichent une rémunération horaire d’astreinte deux fois plus élevée. Un dossier complet sur cette pratique est à retrouver dans l’étude.
« Ce qu’il reste de l’élevage laitier hexagonal semble prendre le chemin d’une binarisation avec d’un côté, une majeure partie pour produire toujours plus de volumes sans (trop) se soucier de l’entropie induite et des conséquences préjudiciables sur la santé et ce à facteur humain identique ; et de l’autre une minorité tentant de mettre les priorités sur le respect des milieux et des cycles naturels. Vision réductrice et simpliste me direz-vous ! Sans doute, pourtant à écouter, à lire, à échanger, il semblerait que nous vivions un tournant et que nous soyons bien, pour certains, sur un effet cliquet où les paliers franchis des moyens de production soient difficilement réversibles et compatibles avec les obligations de « produire mieux avec moins » pour une meilleure santé ! Cet observatoire laisse toutefois matière à réflexion pour entrevoir que la voie de la tempérance ne soit pas si dénuée de sens… »
Mickaël Lepage, éleveur en Mayenne (53), et membre du Réseau CIVAM.
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A propos des CIVAM
Les CIVAM (Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural) sont des groupes d’agricultrices et agriculteurs et de ruraux qui travaillent de manière collective à la transition agro-écologique. Les CIVAM constituent un réseau de près de 130 associations, qui emploient 250 animateurs-accompagnateurs et qui œuvrent depuis 60 ans pour des campagnes vivantes. Ils agissent pour une agriculture plus économe et autonome, une alimentation relocalisée au cœur des territoires et des politiques agricoles, pour l’accueil de nouvelles populations et pour la préservation des ressources.
Contacts presse
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