Accueillir des Travaux d’Intérêt Général (TIG) sur les fermes
En septembre 2024, des personnes en Travaux d’Intérêt Général (TIG) ont été accueillies sur des fermes d’Ardèche. Ce projet vise à redonner du sens à la peine à travers le lien au vivant et répond à un besoin de cohésion sociale en faisant se rencontrer des personnes condamnées, souvent écartées de la société, et des personnes actives mais parfois isolées dans leur milieu agricole.

Le TIG, késaco ?
Le Travail d’Intérêt Général a pour but de développer une alternative au milieu carcéral, dans un contexte de surpopulation des infrastructures existantes. Il concerne les personnes ayant commis des infractions ou petits délits : infractions routières, outrages, vols simples, usage de stupéfiants, soit majoritairement des hommes (92%) avec une moyenne d’âge de 27 ans.
Le parcours de TIG peut être constitué d’heures de travail, mais également d’activités permettant l’acquisition de savoir-faire ou savoir-être : on parle alors de TIG pédagogique. Dans le cadre du plan de transformation et de modernisation de l’Etat, les administrations développent actuellement les actions de sensibilisation aux questions d’écoresponsabilité et de lien à la nature dans ces parcours.
Un projet réussi en Ardèche
Suite à une première rencontre en 2023 entre le CIVAM 07, le Service pénitentiaire d’insertion et de probation, la Protection judiciaire de la jeunesse et l’association Camin’Ane (structure d’éducation par la nature et les animaux), un projet de TIG collectif pédagogique a vu le jour en Ardèche en 2024 autour de l’agriculture, de l’alimentation et du lien au vivant.
5 personnes ont été volontaires pour ce projet, proposé au choix parmi d’autres thématiques, et ont ainsi participé à trois jours de travaux :
- Une première journée sur la ferme de Courpatras à Sceautres, pour présenter le CIVAM et sensibiliser à l’agriculture durable et au métier de paysan, à travers des ateliers d’éducation populaire et la découverte des pratiques d’élevage.
- Une deuxième journée au Secours Populaire du Teil, réunissant les personnes en TIG et les bénéficiaires de l’association autour d’un atelier de cuisine collectif dédié aux protéines végétales. L’après-midi était consacrée à la visite d’un chantier d’insertion par le maraichage à Cruas.
- Et une dernière journée sur la ferme de Camin’âne à Berzème, pour découvrir le pastoralisme et l’interaction avec les ânes, autour notamment d’un chantier de réfection de murs en pierre (transportées avec les ânes).
« Grâce à un financement de la Préfecture, les paysans ont pu être rémunérés pour l’accueil du TIG. Le lien avec l’administration a été difficile au début pour faire comprendre qu’il ne s’agissait pas de travail dissimulé, mais l’issue a été appréciée à la fois des participants et des paysans impliqués. » Marion, animatrice.
L’objectif est de reconduire ce projet en 2025, sur un format d’une semaine.
Caroline Bailleul, FD Civam Ardèche
Anaïs Chapot, Réseau CIVAM
Cet article a initialement été publié dans la Lettre de l’Agriculture Durable, magazine trimestriel de Réseau Civam, en avril 2025, n°112.
Ce type de projet ou de public vous intéresse ? N’hésitez pas à vous rapprocher de la commission Accueil et Échange en Milieu Rural qui peut vous accompagner dans le lancement de ces activités : Anaïs Chapot – anais.chapot@civam.org.